Du concept au concret

A la base, j’ai déjà fait quelques sculpture d’insecte, animaux à base de récup notamment avec des parapluie que j’affectionne particulièrement comme objet à détourner. Je voulais quelque chose de massif, d’imposant et volumineux et j’avais donc imaginer construire une carapace avec des ombrelles, mais je n’était pas au bout de mes peines. ça c’est la partie facile et pour le reste, il fallait imaginer la tête et les pattes au minima dans des proportions réalistes mais surtout penser à la structure et pour jouer le jeux, y intégrer des objets du quotidien. Je fais quelques croquis et même une maquette à l’échelle 1/100 pour trouver les axes et les forces. compenser le poids de la tête en surplomb et surtout qu’elle tienne sur ses pieds en porte-à-faux!

Je me dis qu’un sommier de lit, c’est bien comme base pour la cage thoracique et des valise pour le « visage » ça le fait? Finalement la team Métronomi me dégote un partenariat avec Peix, une entreprise de maçonnerie qui me laisse libre accès à tout son stock de matériaux de fin de chantier… Banco ! Ha oui et je ne vous ai pas dit, il faut que la sculpture soit démontable ^^ haha oui oui…

Bref, Merci Karen pour l’idée des palettes comme base, 4, emboitées et donc transportables. d’ailleurs Merton cherche encore à ce jour quelqu’un pour l’adopter ( à suivre, j’avoue qu’il faut un peu de place…) à partir de là j’avais tout le matériel et la ressource qu’il me fallait, plus quelques effet de mon garage personnel, oui je suis comme vous, j’entasse aussi pas mal de truc en me disant, ça servira un jour…

Bein voila, j’ai réussi à placer les barrières du lit de bébé, quelques bras télescopiques et d’autres petits bouts de rien. Car c’est cela qui me plaît finalement, faire avec ce que l’on a, donner de la valeur à si peu, construire avec pas grand chose, c’est comme de l’alchimie, faire du plomb en or, maximiser le potentiel en tout.

C’est du street-art povera !

en ce sens j’ai voulu conserver l’aspect brut des matériaux, assembler le bois, le métal sans dénaturer leur nature, leur essence comme un bon cuisiner qui respecte son produit ^^. Ce qu’il y a de plus fou, c’est aussi cette pièce, la salle 14. d’un style trés bobo, marbrée au sol, ornée de boiseries, d’une cheminée surmontée d’un grand miroir, que rien de tout ça, je n’avais le droit de transformer et pourtant. Ses murs, anciennement parés de tableaux de cupidon, de trucs antiques grecs ou encore de nature morte… ont été complétement défoncé. Pas de mon fait non, mais bien parce que, à l’époque, ils avaient été directement scellés au mur puis intégrés à la moulure…alors, pour le déménagement, il a fallu tout cassé… ce qui donne un caché extraordinaire à cette pièce, un contraste incroyable entre ces deux perspectives, de bourgeoisie et de pauvreté. Ce que je me suis empressé d’exacerber, c’était trop incroyable, taper des lettrages, des flops et des tags sur du béton brut apparent sous les couches de vernis, ça fait vraiment urbex, sorti du temps.

J’ai même découper dans nos boites à pizza usagées et mis des feuilles mortes au sol, pour habiller un peu, c’est simple mais efficace, je crois que ça marche assez bien comme atmosphère, avec quelques nénuphars et des pots de peinture coupé pour faire comme s’ils étaient enfoncés ou dans l’eau… juste ce qu’il faut pour tromper l’oeil et vous emmener ailleurs 😉

sculpture up-cycling

Pour en revenir à la tortue, elle a bien pris sa place, évidement en plusieurs étapes… je voulais me baser sur ma demi-sphère de parapluie pour m’en servir de gabarit mais en fait, j’avais pas, de parapluie. au début du moins, et puis petit à petit, chacun des artistes m’en a apporté un par-ci, un par-là, et puis ça l’a fait! bref, du coup j’ai commencé par l’assemblage des palettes, démontable! vous vous souvenez… oui oui, j’ai mis des repère à la IKEA (« a », »b », « c »…) et donc créé les pattes, le mât pour la tête… soulevé avec mes voisins, Gaspard et les muz mural et là première victoire, ça tient en porte à faux, et je peux même monté dessus, yallllllaaaaahhh !

Aprés je mets l’éléctricité, et oui messieur, madame, les yeux s’allument !!! tellement class ce moment où je me rappelle mes cours de techno, fil bleu, fil rouge, en série ou en dérivation… en tout cas, ça marche ^^ deuxième victoire et avec des optiques en poubelle

Aprés pour les parapluie et la carapace, j’ai galéré, j’ai refait, elle était trop étroite, pas assez écrasée et puis on m’a ramené un bon vieux parasol à frange lol, bleu et tout, j’ai tout modifier pour le fixer au milieu et m’en servir de base. Une fois toutes les ombrelles réparées, car c’est ça le sujet, ils étaient tous cassé… il m’a fallu construire une espèce de structure pour les attaché de l’intérieur, franchement on dirait une petite maison; non une cabane plutôt… ça fait comme un igloo quand t’es dedans, alors je me suis dit, forcément, y’aura bien un curieux ou deux qui vont regarder comment c’est foutu et je me suis dit qu’il fallait qu’il se passe un truc…

Je savais pas trop où j’allais mais rien de dramatique, plutôt anecdotique, la structure tenait debout, y’avait plus trop d’enjeux mais car même, c’est le petit plus. j’ai penser faire un genre de rendez vous galant, repas à la chandelle… mais j’aimais trop le côté cabane, enfants perdus… alors pirates, bateau… et du coup, hamac…

Ya même des p’tits doudous qui font la siestes ^^. évidement, fallait aussi éclairer l’interieur, fil rouge, fil bleu, j’ai un peu plus galéré mais bon comme si ça suffisait pas, j’avais prévu un bras mécanique pour rompre la structure ovoïde qui tend ou tient un des parapluie, comme pour inviter le spectateur à se mettre dessous et à regarder à l’intérieur, ça lui donne un côté Hyun-mu (ça c’est l’emblème de mon club de sabre, le haidong gumdo) la tortue et le serpent, je suis fan des animaux fantastique et des chimères…

Bref, tout ça donne une sculpture de 8 mètres cube (environ 2x2x2m) entre animal-méca, robot low-tech un peu rétro ressorti de je ne sais où avec des gaines et des câbles pour le côté organique et j’ai porté une attention particulière à la tête, fallait qu’elle ai une bonne bouille avec ses yeux poubelles qui s’éclairent, elle tire la langue et elle a même des moustaches avec des truc en bois pour maintenir les chaussures en forme ^^. graphiquement, j’avais un problème de contraste avec le fond, la tête ne ressortait pas, trop de la même couleur (beige) et comme je voulais pas peindre, j’ai pris le parti de découper la moquette de protection d’un beau beau bleu électrique pour en faire un motif ornemental sur son front, un peu comme des écailles colorées. c’est à partir de là que j’ai commencé à bosser sur les murs, peindre la bulle façon BD avec le coeur a été le premier dessin que j’ai posé, dans l’axe de la photo, comme si elle parlait ^^. Et oui, je me sert du téléphone pour construire aussi, visualiser, me mettre à la place du spectateur, ce qu’il va voir, comment il va prendre sa photo, de manière à ce que chaque chose soit à sa place, rien n’est dû au hasard 😉

Puis après je me suis fait plaiz, des gros gueta façon ghetto, j’ai même invité les copains à participé, passer, repasser, comme sur un terrain, je voulais que ça sente le vécu… j’ai fait pleins de petits bébés Merton disséminées partout dans le musée, dans les pièces d’autres artistes, y’a un petit jeux où il faut les retrouver et même une love room…

et puis je voulais un genre héron avec un arrosoir et des pattes en binette de jardinier, le compagnon du marais, juste pour le fun, quelque nénuphar encore, certains suspendus, puis les feuilles mortes, ça donne vraiment bien je trouve en tant qu’ambiance mais vous savez quoi, bein c’est pas si facile à jetter pour que ça fasse naturel ^^ le chaos, c’est dur à construire !

Découvrez mon interview réalisée lors de la résidence, petit retour sur expérience…

merci @omart et @undoartagency

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