C’est en accompagnant les deux larons, fans de cold wave que j’ai pu découvrir et apprécier la dimension de leur travail musical. Boite à rythme plus Clavier midi jouépar Dav et Rlz à la basse. En résidence à mi-chemin entre Bordeaux et Saint etienne, en pleine Dordogne, j’ai été invité, comme oreille extérieure et partager de bons moments avec Dav et Rlz. Eux en répet et préparé pour enregistrer leur albulm sur vynil, moi muni d’une toile et quelques posca. J’avais pour objectif de peindre un tableau, un métaflaune oiseau cette fois-ci ce qui me ramène une fois de plus à cette chanson lancinante pour laquelle j’avais réalisée un clip du même nom : l’oiseau violet
J’avais aussi deriière la tête une petite idée, forcement, l’alliance de l’image et de la musique me poursuis depuis toujours. Ainsi, je proposerai une pochette de vinyle à l’effigie du groupe. Duo, dualité, nom double chat-ours, quelle drole de bestiole… il suffit de les superposer, les imbriquer, les faire vivre l’un avec l’autre en osmose et puis le titre, celui de l’album : siamois, forcement, ça inspire, une bête mutante ou de cirque…
Enfin bref, voila ce qui est sorti, sur papier à l’aquarelle, une tête d’ours sur une tête de chat, indissociable l’un de l’autre puis. aprés avoir bien rigolé, quelques photos du gite ont fait le reste à mettre en page la pochette du microsillon
Aussi j’ai reçu il ya quelques jours, en remerciement, un texte de Dav. Merci à toi pour ces lignes qui ont su révéler mes intentions, sur mon travail et ma démarche artistique… il est si dur de parler de soi
« abys, l’art du contre temps
Artiste Lyonnais d’adoption c’est à Avignon que Jérémy alias abys commet ses premiers méfaits en taguant les bancs de son lycée de son blase qui deviendra plus tard sa marque de fabrique, le nom de sa boîte voire même son alter ego. C’est à la nuit tombée, une fois femme et enfants endormis que Jérémy troque sa casquette de père de famille contre son costume de super artiste multiface. Schizophrène le gars me direz-vous ? Pas vraiment… La comparaison avec un Peter Parker surdoué du pinceau serait plus à propos et lui ferait sûrement plaisir. Geek assumé, lui aussi kiffe la toile et prend plaisir à jouer sur les façades des immeubles de sa ville. Plongée dans le jardin secret de ce monsieur pas si tout le monde que çà à l’univers délirant et singulier.
abys c’est lui, c’est l’artiste mais c’est aussi tout un concept autour duquel il a bâti sa boîte d’infographie : depuis toujours, il a su qu’il ne pourrait pas dissocier son gagne-pain de sa passion. La base de son travail s’articule principalement autour de deux thèmes que tout oppose : la nature et la technologie qu’il tente de faire cohabiter, se confronter et s’unir à travers ses oeuvres. Tout un programme au fil duquel l’artiste révèle tant son amour pour la terre, la tradition et le mystique que pour les machines bizzaroïdes tout droit sorties de la cervelle d’un savant fou sous acides.
« Traditions contemporaines et vestiges du futur », abys s’amuse et jongle habilement avec les paradoxes tant sur le fond que sur la forme. Les supports, les matières, les techniques et les outils sont variés : un simple morceau de carton deviendra un masque de Dark Vador, un bout de fil de fer et un bouchon de liège donneront vie à un cyber insecte terrifiant ; le mec s’éclate tout autant à griffonner au stylo bic sur un cubi de vin blanc, qu’à bomber un mur grisâtre ou encore à peindre digitalement sur sa tablette graphique. Tout support est bon à prendre, à détourner, à ressusciter aussi insignifiant soit-il.
Bien qu’abys ne s’impose ni limites ni barrières dans son art, il ne donne pas pour autant l’impression d’être un électron libre qui partirait tous azimuts sans réfléchir : il impose un style et un trait travaillés, qui lui sont propres : on reconnaît la « abys touch », la patte. Jamais rassasié, refusant de se reposer sur ses acquis ou de tomber dans la facilité d’une créativité qui se voudrait alimentaire, le gars remet sans cesse sa pratique en question, explore de nouveaux horizons et se plante aussi, parfois…
Mais prendre du recul, oser se confronter au risque, essayer tant bien que mal de s’ouvrir au moins aisé, au méconnu n’est-ce pas justement là l’essence même de l’artiste ? «
abys / Direction art – graphiste – illustrateur / Lyon